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Covid-19 : les opérateurs téléphoniques dorénavant autorisés à partager votre position géographique

Fin mars, la Commission Européenne a décidé d’appliquer de nouvelles mesures afin de lutter au mieux contre la propagation du coronavirus. Actuellement, la pandémie touche sévèrement plusieurs pays européens, c’est pour cette raison qu’une nouvelle solution a été apportée aux mesures de confinement déjà existantes. En effet, huit opérateurs téléphoniques européens ont accepté de partager les données de géolocalisation de leurs clients à la Commission Européenne.

Une mesure exceptionnelle et temporaire pour lutter contre le COVID-19

Dans le but de lutter contre la propagation du virus, la GSM Association qui regroupe les plus grands opérateurs, a annoncé le 25 mars dernier que huit opérateurs téléphoniques ont accepté de partager les données de géolocalisation de leurs clients avec la Commission Européenne. Ces données recueillies grâce aux téléphones portables sont utilisées pour évaluer l’effet des mesures de confinement en analysant les mouvements des populations avant et après le début de celui-ci. C’est notamment ce que font actuellement des chercheurs de l’Inserm, à l’aide des données fournie par Orange. Le but d’une telle mesure est d’enrayer la progression de l’épidémie en vérifiant le bon fonctionnement des mesures misent en place et également d’anticiper le pic épidémique. Parmi les opérateurs mobiles ayant accepté de partager leurs données avec les autorités européennes, on retrouve Orange, Vodafone, Deutsche Telekom, Telecom Italia… 

Wojciech Wiewiórowski, le Contrôleur Européen de la Protection des Données (EDPS) a notamment insisté sur le fait qu’une telle mesure a vocation à être effective de façon exceptionnelle pendant un temps limité. Ce partage de données mobiles doit servir exclusivement à une utilisation épidémiologique. C’est pour cette raison qu’il a d’ailleurs suggéré que la Commission Européenne définisse clairement les données qu’elle prévoit de récupérer auprès du public et qu’elle limite l’accès aux données à des experts autorisés, spécialistes en épidémiologie, en protection et analyse des données scientifiques. 

« la Commission Européenne devra clairement définir l’ensemble des données qu’elle souhaite obtenir et assurer la transparence vis-à-vis du public, afin d’éviter tout malentendu. Elle devra limiter  l’accès aux  données à des experts autorisés en épidémiologie spatiale, en protection des données et en analyse de données scientifiques » 

  •  Wojciech Wiewiórowski, EDPS, dans un courrier adressé à la Commission. 

Cependant, un tel protocole risque d’inquiéter les clients par rapport à la protection de leur vie privée. C’est pour cette raison, que les données récoltées ne permettent pas la localisation d’un individu. Elles permettent de suivre des flux afin de détecter des attroupements. Par exemple, l’INSEE a pu annoncer que 17 % de la population parisienne était partie se réfugier dans d’autres régions lors de l’annonce du confinement, grâce aux données fournies par le service Flux Vision d’Orange. 

Des données anonymisées puis détruites à la fin de la crise du coronavirus

Cette nouvelle mesure a entraîné des inquiétudes concernant la protection de nos vies privées, et c’est tout à fait normal. Des précisions ont alors été apportées pour rassurer la population. Un député européen membre du comité européen de lutte contre le virus a notamment précisé que “Les données seront détruites une fois la crise sanitaire surmontée”. Le contrôleur européen de la protection des données a également accentué l’importance du fait que les données sont anonymisées, agrégées et seront détruites à la fin du confinement

Plusieurs états ont depuis un certain temps commencé à utiliser les données de géolocalisation pour lutter contre l’épidémie. Cette stratégie est déjà en œuvre à Taïwan, en Israël, en Corée du Sud, en Chine, en Russie… Mais dans ces pays pas question de prendre des pincettes, les données exploitées ne sont pas agrégées, le respect de la vie privée n’est plus vraiment pris en compte. Une grande partie de ces populations dénonce une atteinte aux libertés individuelles. 

L’Europe a tenu à insister sur le caractère exceptionnel et temporaire d’une telle mesure. Mais également à rassurer les populations en précisant que les données seront anonymisées et détruites une fois la crise terminée. Le PDG d’Orange, Stéphane Richard, a notamment voulu souligner qu’il “ne s’agit pas de traquer les gens individuellement”.

En effet, le but de cette mesure n’est pas de porter atteinte à nos vies privées mais bien d’analyser l’efficacité du confinement actuel afin de pouvoir coordonner une réponse à la pandémie.

Si jamais vous souhaitez connaître quels sont les informations que votre opérateur téléphonique possède sur vous et votre vie quotidienne, n’hésitez pas à vous tourner vers notre article Ce que votre opérateur sait de vous.